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Trần Đình Thắng, MD



Président
Communauté Vietnamienne
à Montréal



 






LE VIETNAM
SOCIALISTE

MÉRITE-T-IL SA PLACE AU 12ièmeSOMMET
DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC?

à l’occasion du 12ième Sommet à Québec
Canada, Octobre 2008

Trần Đình Thắng, MD

Président Communauté Vietnamienne à Montréal


La francophonie est l’ensemble des peuples ou des groupes de locuteurs qui utilisent la langue française dans leur vie quotidienne. Dans son acceptation la plus large, la francophonie englobe l’ensemble des actions de promotion du français et des valeurs qu’il véhicule. Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) désigne plutôt l’ensemble des Gouvernements, Pays ou Instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. L’apparition de la francophonie est, en quelque sorte, pour faire face à l’invasion de langue anglaise dans tous les aspects de la vie humaine. En d’autre terme, c’est la défense de la culture française face à l’Anglais.

Depuis la première pierre posée à Niamey en 1970, la constitution d’une francophonie culturelle, économique puis politique a réussi à réunir près de 200 millions de personnes réparties dans quelques 51 États et 34 pays. Depuis 1986, onze Sommets ont été tenus dans différentes places aux cinq continents. Le 12ième Sommet se tiendra à Québec, Canada au mois d’Octobre 2008.

Ses grandes missions :

• Promouvoir la langue française, la diversité culturelle et linguistique.

• Promouvoir la paix, la démocratie et les Droits de l’Homme

• Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche.

• Développer la coopération au service de développement durable.

Le Vietnam et la francophonie

Le Vietnam était une colonie française de 1884 à 1945. L’Université de Hanoi, un filial de l’Université de Paris, fondée par la France au début du 20ième siècle, était la seule Université pour les trois pays de l’Indochine: Laos, Cambodge et le Vietnam. Le français était, par conséquent, la langue des intellectuels, des universitaires, des scientifiques qui, après avoir effectué leur scolarité dans les écoles et les lycées français, poursuivaient fréquemment leur formation ou approfondissaient leur connaissance dans les universités en France. Toutefois, le français n’a jamais été au VietNam une langue véhiculaire.

En 1954, le Nord du pays fut livré aux Communistes de Hồ Chí Minh selon l’Accord de Genève. Sous un régime de dictature communiste, les institutions françaises telles que Le Centre Culturel français, les écoles françaises, l’Institut Pasteur… étaient obligés de cesser leurs activités pour laisser la place aux institutions russes. De plus, le français ne trouva plus sa place dans les écoles comme auparavant. Par contre, dans le Sud, sous un régime libre, le français continuait à s’épanouir avec toutes ses institutions, à savoir les lycées français, les Centres culturels français, les hôpitaux…Tous jouissaient d’une liberté, d’une autonomie presque absolue dans leurs activités tout en recevant de l’aide tant monétaire que technique de la part du Gouvernement nationaliste du Sud. Par exemple, à la Faculté de Médecine de Saigon, le français était à la fois la langue d’enseignement et la langue de travail dans les hôpitaux, dans les laboratoires et ce jusqu’à l`année 1966, l’année où l’anglais fit son apparition au Vietnam. Rapidement la langue de Shakespeare avait supplanté le français dans différents secteurs de la société. Après la chute du Vietnam du Sud aux mains des Communistes venant du Nord en Avril 1975, toutes ces institutions ont été obligées de cesser leurs activités, leurs employés français étaient forcés de plier bagages.

Aujourd’hui, selon le Haut Conseil de la francophonie, au Vietnam, le nombre des francophones est très limité. En 1990, il était évalué à 0,1% de la population, soit environ 70.000 personnes. À présent, sur une population de 83 millions d’habitants, on estime à 150.000 le nombre de personnes qui parlent couramment le français, auxquels s’ajoutent 200.000 personnes qui utilisent occasionnellement la langue de Molière dans leurs activités.

L’adhésion du Vietnam à la communauté francophone a commencé dès les premières années de sa formation. Cette adhésion n’est pas prioritairement motivée par des considérations d’ordre culturel et linguistique. Certes comme l’a dit M. Trần Quang Cơ, Vice-ministre des Affaires étrangères de Hanoi, en 1996, à l’occasion de la journée mondiale de la francophonie: « cette adhésion procède de circonstances historiques et d’un choix politique conscient. »

Il ajoutait que <« tout choix politique doit être soumis et conforté par des actions concrètes ». Alors, on a bien compris que les autorités vietnamiennes sont très favorables à l’évolution de la francophonie vers une coopération économique entre pays francophones.

Lors de la 22 è session ordinaire de l’AIPLF ( Juin 1996 ) le Président de la section vietnamienne, M. Nguyen Ngoc Tân a souligné : « apprendre une langue étrangère est aussi une forme d’investissement ». Les dirigeants du Viêtnam avaient donc visé les retombées économiques qui allaient découler de cette adhésion. Ces retombées étaient très indispensables pour l’économie du Viêtnam dans l’ère de « renouveau » ĐỔI MỚI et de l’ÉCONOMIE DU MARCHÉ avec l’ORIENTATION COMMUNISTE (?). Il faut se rappeler que l’économie du Vietnam, sous un régime de Staline, était au bord de la faillite dans les années 70-80.

Voici quelques exemples sur les avantages économiques que le Vietnam avait récoltés suite à cette adhésion :

• sur le plan diplomatique, la France a joué un rôle important dans les négociations qui ont conduit au règlement des dettes vietnamiennes.

• le soutien diplomatique français au «renouveau »ĐỔI MỚI s’est accompagné d’un très important développement de l’aide au Viêtnam, surtout dans les secteurs-clés de l’économie:

- l’aide au développement est passée de 5 MF en 1989 à 410 MF en 1995.

- la France était le deuxième bailleur de fond en 1993 (après le Japon) et le premier pays occidental à reprendre son effort d’aide au Viêtnam.

• la coopération culturelle, scientifique et technique. Les crédits qui lui ont été consacrés sont passés de 20 MF en 1989, à 72,4 MF en 1994.

• en 1997, le Sommet de la francophonie s’est tenu à Hanoi, Vietnam, la France y avait consacré une enveloppe totale de 75 MF.

• L’aide pour l’éducation du français dans tout le pays sans compter des bourses d’étude en France pour les jeunes vietnamiens.

* etc ……………………………………

Bref, l’Aide Publique au Développement( APD ) française allouée au Vietnam augmente chaque année. Le total de l’APD au Viêtnam annoncée pour l’année 2005 était de 3,44 milliards de dollars (+22% par rapport à l’année 2004 ).

Sur le plan d’éducation, le nombre des étudiants vietnamiens en France est passé de 1200 en 1999 à 3200 en 2004.

Au Vietnam, le français est-il en danger ?

Loin des mythes qui présentent le Vietnam comme un grand pays francophone en Asie et malgré l’aide financière massive de la France depuis presque deux décennies (pour financer l’économie, pour les programmes d’enseignement de la langue française….), le français se bat aujourd’hui, au Vietnam, pour sa survie. Selon Stéphan Plumat, Directeur Asie-Pacifique de l’Agence intergouvernemental de la francophonie (AIF) : « aujourd’hui, le français est en lutte pour ne pas disparaitre et rester une grande langue. »

Pendant bien longtemps, le français était inexistant dans la vie des vietnamiens: en 1954, le français avait disparu au Nord du pays; en 1975, après la réunification par force du pays, le français a été par la suite interdit dans tout le pays sur ordre des dirigeants communistes – maitres absolus du pays- pour laisser la place à la langue russe.

Depuis son adhésion à la francophonie il y a une vingtaine d’années, et avec l’aide massive de la France, le français est de nouveau inséré dans les écoles et fait parti du groupe de 4 langues étrangères enseignées au pays: l’anglais, français, russe et chinois. Mais le français occupe une place extrêmement modeste dans les écoles face à l’anglais. Malgré des classes de français (actuellement ces classes sont au nombre de 650 classes, réparties dans les grandes villes du pays), des bourses d’études en France, des cours de français à l`université... le nombre d’élèves qui ont choisi le français comme langue seconde est très faible alors que un bon pourcentage (87%) a opté pour l`anglais comme langue seconde. L’anglais est donc langue de choix au Vietnam comme partout ailleurs dans le monde.

Le Vietnam et les missions de la francophonie.

La démocratie, la justice ainsi que le respect des droits de la personne se sont longtemps figurés dans la Charte de la francophonie.

Toutefois, le Parti Communiste du Vietnam (PCVN) continue à se moquer des objectifs de la francophonie sur les questions de Droits de l`Homme, la Démocratie, la Liberté…

Les violations de Droits de l’Homme sont certes monnaie-courants au Vietnam. Le Gouvernement Communiste peut jeter en prison sans procès tous ceux qui ont une opinion qui sort de la ligne du Parti. La moindre demande de réforme, de démocratie, de droit de la personne est considérée comme un crime contre le PCVN, vaut à son auteur l’emprisonnement sans appel, sans procès. Ces demandes sont donc des tabous formellement interdits et seront matés sans merci dans l`œuf. La violation de la liberté de religion, de presse, de liberté pour l’éducation.. est perpétrée de façon continue par le PCVN et son gouvernement. Reporters Sans Frontières (RSF) a lancé un message d’alarme: ‘’ la francophonie assiste passivement aux violations quotidiennes de la liberté de presse’’ Parmi les 55 États et gouvernements participant au sommet de la francophonie, le Vietnam est le pays le plus répressif en matière de liberté de presse. Et RSF n’a pas hésité à demander la suspension de la francophonie du Vietnam. Sur le plan mondial, le Vietnam occupe la 131è place sur 139 États, Hanoi se trouve donc dans le funeste cortège des dix États les plus liberticides du monde.

Le Vietnam- à vrai dire le PCVN- a donc longtemps abusé de la francophonie, de la générosité du peuple français, et d’autres peuples francophones dans un but nul autre que sa survie et son accrochage au pouvoir. Il est en train de tromper l’opinion du monde francophone sur son intention de tirer profit de son adhésion à cette organisation tout comme il a réussi à tromper l’opinion mondiale pendant tout au long de la guerre d’invasion 1954-1975. Seules les aides tant financières que techniques qui comptent. La question de langue et de culture française n’est qu’un prétexte pour bénéficier de l’aide provenant d’autres pays francophones. Il se moque donc des objectifs nobles du monde francophone.

En résumé le Vietnam ou à vrai dire les Communistes Vietnamiens ne méritent pas leur participation au prochain Sommet à Québec, Canada.



Trần Đình Thắng, MD

Président Communauté Vietnamienne à Montréal



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